[PACA] Rallye du Gap Racing 2017 - 5/6 Aout [R] - Page 7 - Coupe de France

Bonjour a tous,

Je ne sais pas s'il y a une section sur le forum dédiée aux résumés perso des rallyes, mais comme c'était une toute première expérience pour notre équipage, j'aimerais vous faire partager le miens qui va en décourager plus d'un je pense vu sa longueur ...

Il y avait des photos pour agrémenter le récit, mais je n'ai pas réussi à les réinsérer ici ...

N'hésitez pas à me faire un retour dessus, les critiques, commentaires et analyses sont toujours importants pour moi

"Dimanche 30 juillet :

6h30, départ de Marseille (euuhh en réalité il est 6h50, mais il ne faut pas le dire …). RDV avec Jojo Seb (c’est comme ça qu’il s’appelle dans mon répertoire, c’est une longue histoire) à l’aérodrome de Tallard.

J’arrive avec seulement 1 minute de retard au pointage … Ca commence fort !

Je me gare à côté de mon pilote qui a décidé de sortir pour l’occasion … Une Peugeot 2008 3 cylindres de 60cv flambante ! Mes rêves de reconnaissances en Sub’ ou encore en 309 GTI 16 s’envolent en une fraction de seconde …

Bref, le temps de boire un petit café et de se réveiller un peu mieux, on récupère notre road-book, les autocollants de recos. On s’y croirait presque. Notre numéro de course nous est communiqué : ce sera donc le 27. Seb est plutôt neutre, moi perso je suis un peu déçu … Ca fait déjà loin, même avec une R3. La route sera déjà bien sale. Mais peu importe, pas le moment de se plaindre avant même d’avoir démarré.

Pause pipi et c’est donc parti pour les recos avec … La Skoda Fabia RS de tonton Mathieu ! Eh oui, c’est la seule « vraie » voiture qu’il nous reste puisque M. Gilbert casse des cardans à tout va sur ses autres véhicules … C’est ça de rouler trop propre hein Seb ?!

La journée est longue, déjà riche en émotions, en ratures, en surprises, … On fait nos 3 passages autorisés dans chaques spéciales non sans mal (la Fabia est quand même vachement solide … Deutsche Qualitat !) et avec, au final, un jeu de plaquettes arrières à jeter … L

Nos notes, que nous avons décidé de retranscrire en angles de virages, nous semblent cohérentes et même si ce système ne parlait pas trop à Seb au début, il a semblé bien s’y habitué au fil des passages.

En tout cas, on s’est régalé sur cette journée et on rentre chacun de notre côté bien fatigués mais avec déjà des étoiles plein les yeux.

La semaine d’annonce chargée avec au menu : recopiage des notes au propre, réception de nos équipements loués chez RRS, et deux séances d’essais à commencer par mercredi du côté de Saint Etienne.

Mercredi 2 août :

3h30 du matin, je prends la route de Marseille en direction de Veynes pour rejoindre Seb. On se retrouve à 5h pour faire la route ensemble direction Saint Etienne pour notre 1ere séance d’essais de notre arme de guerre sur circuit. Par la même occasion, on va rencontrer Jonathan d’Europe Location Rallye, qui nous suivra tout le week end (logistique, mécanique, …).

Je prends place dans mon baquet … euh mon siège passager pardon … dans le X1.

GPS activé, montée de Lus la Croix Haute avalée, on arrive sur place 30 minutes en avance. On se retrouve garé dans une zone industrielle devant plusieurs hangars, en train de guetter comme des gamins le moindre petit bruit pouvant ressemble à celui d’une clio R3 max.

Après quelques fausses alertes mémorables, arrive enfin Jonathan au volant de son bolide, une magnifique Séat Ibiza Cupra … euh TDI rouge.

Présentations chaleureuses, palpitant en route (prêt à faire péter la pile comme dirait Jojo Seb), on pénètre dans un des local. Sous nos yeux, 3 autos de rêve … Deux Clio R3 (une max et une access) ainsi qu’une 208 R2 … Aucun doute, la magie est en route.

On prend place à bord de la max pour régler les sièges. Ca embaume l’huile, l’essence et les liquides en tous genres et on adore ça !

En bon chiant que je suis, je demande quelques ajustements de siège afin de me le reculer et d’être positionné un peu plus bas. Seb a juste besoin de reculer un peu pour ses grandes jambes.

On enchaine avec la pose des autocollants sur l’auto. Ce n’est pas trop surchargé et le résultat nous plait. Le petit plus, les noms sur les vitres arrières sont préparés avec une écriture un peu fun.

Ca claque !

Vient l’heure du grand départ pour le circuit. On charge le monstre sur la remorque. Jonathan allume la Clio … Wouahh ce bruit !! Ca résonne dans tout le hangar, c’est magique…

On embarque tous les 3 dans ce qui constituera notre camion d’assistance pour le rallye.

Nous arrivons au circuit, on aperçoit une magnifique 307 WRC d’exposition aux couleurs Marlboro …

Pas de doute, ça sent la passion ici aussi ! On commence à s’équiper et Seb prend place à la droite de Jonathan afin qu’il lui explique le fonctionnement de la machine. Il ressort un peu plus blanc qu’il ne l’était déjà. Je me fous un peu de sa gueule et je prends place à mon tour pendant que Seb change de baquet. Il enclenche la 1ere et c’est parti !

30 minutes de circuit, l’auto marche très fort, c’est hyper directif, précis, le train arrière est sécurisant, ça freine très fort et la boite est magique … What else !

Pour la petite anecdote, nous avons été les 1ers … à faire un bac à sable lors d’une séance d’essais pour Europe Location Rallye … Seb s’est un peu emmêlé les pinceaux avec la séquentielle … Eh oui mon p’tit, pour tomber la vitesse sur cet engin, il faut pousser le levier ; pas le tirer hein !

La légende raconte que la fabia RS utilisée pour les recos et sa fabuleuse boite DSG7 ont perturbé le pilote de Puy St Vincent …

Mais en bons haut-alpins, nous sommes parvenus à sortir de notre escapade hors-piste sans l’aide de personne

Pour ma part, à l’issue de la séance, et alors que Seb est aux anges, je trouve ça un peu déroutant … L’auto parait tellement saine, tellement sécurisante. Et en même temps je prends conscience que les vitesses de passage sont très élevées … Bref on verra bien vendredi sur route ce que cela donne.

On repart tout sourire et des étoiles pleins les yeux même si l’on est assez fatigué de cette matinée passionnante. La route du retour va être longue …

Vendredi 4 août :

9h00, départ de Marseille … (9h59, je prends un PV …) Beaucoup de choses à préparer sur Embrun avec notamment la préparation du réceptif pour les partenaires à A2R Carrosserie (l’entreprise de Seb) prévue après la séance d’essais …

Après le repas, j’embarque mon frère dans le pick-up pour m’aider à installer les barrières pour fermer notre morceau de route sur les hauteurs de Saint André d’Embrun … Bon, je vous passe les détails concernant l’obtention de l’arrêté préfectoral pour fermeture de la voie publique … Juste un conseil, soyez amis avec les bonnes personnes …

15h, après une longue attente, Seb arrive enfin en compagnie de Bernard (le patron d’Europe Location Rallye) avec 2 Clio R3 sur plateau : la nôtre, et celle de Brice Droulin et Florian Chaussée qui vont rouler dans la même structure que nous sur ce Gap Racing.

On se casque et c’est parti pour cette séance d’essais route !

Ma maman est inquiète, elle réalise que tout commence vraiment maintenant …

La portion de route est rapide, avec beaucoup de gravette, ce qui va permettre de tester l’auto dans des conditions ou le grip est plus précaire. Lors de notre séance d’essais sur circuit, les conditions étaient trop parfaites pour juger réellement du comportement de l’auto dans sa globalité.

Nos passages s’améliorent au fur et à mesure. Seb appuie les freinages et tape un peu plus dans la mécanique. Ça commence à chanter sévère !!

Après 30kms d’essais intenses, et qui sont passés à une vitesse folle, Bernard et sa grande gentillesse nous permettent d’offrir des baptêmes passagers aux personnes présentes sur place (famille, amis, sponsors). C’est super sympa et tout le monde va se régaler. Je cède donc ma place volontiers.

Fin de séance, et tout le monde est conquis. Ça va être de la folie demain et dimanche !

On prend la direction de la carrosserie pour le réceptif. La soirée est conviviale et l’ambiance est détendue. Tout le monde passe nous faire un petit coucou et les partenaires ont l’air ravis J

Sur les coups de 22h, et après un bon rangement, on prend la direction de l’hôtel à Gap ou nous logerons jusqu’à dimanche.

Après une bonne douche, on se remet une dernière fois les vidéos des spéciales du Samedi et on ajuste les dernières notes …

Bonne nuit à tous, avec Seb on est vraiment KO.

Samedi 5 août :

6h30 réveil pour tout le monde, c’est le jour J. Seb est déjà en forme, il se précipite au bout de mon lit, s’assoit, fixe le mur, me débite quelques mots et me fait croire que le papier peint de notre chambre d’hôtel (dans laquelle il faisait 50 degrès) se décolle … Naïf et curieux, je suis surpris et choqué … Je comprendrais plus tard qu’il s’agit en réalité d’une expression spéciale Sébastien Gilbert pour désigner une haleine approximative au réveil …

Après un petit déjeuner rapide à la boulangerie en face de l’hôtel (ou nous ne retiendrons pas l’amabilité de la vendeuse …) on file direction Tallard afin d’aider Bernard à installer l’assistance sur la route de l’aérodrome. Le ciel est magnifique, pourtant je suis extrêmement stressé. J’essaie de cacher ça et de la garder pour moi … Ce n’est pas le moment d’avoir un coup de mou !

Seb m’énerve intérieurement à paraitre aussi détendu … On va dire que ça compense

Brice et Florian arrivent à leur tour et on fait véritablement connaissance. On file aux vérifs administratives avec l’aide précieuse des deux copains du week end qui nous guident. C’est la première fois pour nous, alors qu’eux sont bien rodés à l’exercice. Tout se passe bien et l’auto passe les vérifs techniques également sans problème. On sort de l’aérodrome à bord du bolide afin d’aller garer l’auto au parc sur le stade de Tallard en attendant le départ officiel. Sur le court trajet, petite dédicace à M. Raph ta C***** (il se reconnaitra, et sera sans doute reconnu), pour le moment « liaison » que l’on apprécie tant tous les deux !! Bientôt tu le vivras de l’intérieur aussi, j’en suis sûr .

On gare l’auto et on file manger avant le départ.

13h29, on est équipé, prêts à sortir du parc. On a le droit d’aller aux voitures 10min avant notre heure de sortie (13h39). Les commissaires et autres concurrents qui nous entourent sont adorables avec nous. Tolérants sur le fait que ce soit notre tout premier rallye, ils ne sont pas avares de conseils et n’hésitent pas à nous rassurer … C’est vraiment cool de leur part, et bien loin des rumeurs négatives que l’on avait pu nous décrire en amont …

7 min plus tard, 1^er pointage officiel avec l’entrée dans la zone d’assistance. Ça passe comme une lettre à la poste. On amène la voiture tout à la sortie de la zone d’assistance, là où notre « motor-home » est positionné. Le temps est imparti est d’une heure … Jonathan et Bernard ne comprennent pas pourquoi la durée de cette assistance est si longue alors qu’aucun km de spéciale n’a encore été disputé … Brice et Florian sont déjà là car ils ont le numéro 20. On échange un peu avec eux mais cette heure-là m’aura quand même paru être la plus longue du week-end … Bernard et Jonathan sentent mon stress a des kilomètres à la ronde alors que Seb fanfaronne, tout en décontraction !

Jonathan me file des rilsans à mettre dans mon sac … « Ça, c’est indispensable en rallye mon p’tit, ça peut servir pour tout ! » me dit-il tout sourire.

Il est enfin l’heure, tout est prêt, je file à pied au pointage de sortie d’assistance situé juste à côté. A partir de là, les états d’esprit s’inversent de manière inexpliquée. Je sens Seb qui se tend petit à petit tout au long de la liaison en direction de Plan de Vitrolles-Barcillonnette, alors que moi, je tends à me détendre et me mettre dans ma bulle.

Ah oui, un petit détail que j’allais oublier, mais nos oreilles tiennent à dire un énorme merci à nos loueurs de nous avoir prêtés les « mickeys » (casques de liaisons) … Sans cela, l’enfer serait devenu réalité le temps des liaisons !

Nous nous présentons au départ, casqués, radios branchées, Hans et harnais ok. Je me sens comme une sardine en boite mais finalement tout va bien pour moi. Il fait juste extrêmement chaud sur la ligne de départ … Seb a le visage fermé et on perçoit beaucoup de monde autour de la cellule de départ qui ont les yeux rivés sur nous et notre auto.

Le décompte se fait rapidement, 5,4,3,2,1 … feu !! Le grand départ a sonné, et la chaleur suffocante de l’habitacle est oubliée. Je débite mes notes en essayant d’articuler et de parler assez fort. Je pense m’en sortir plutôt bien, et malgré la vitesse et les mouvements de caisse, la lisibilité est plutôt simple. On arrive au village de Vitrolles au point spectacle, j’annonce une épingle Gauche et je vois Seb qui se saisit du frein à main. On fait un beau passage tout en glisse ! L’odeur de pneus se fait sentir dans l’habitacle mais c’était pour la bonne cause. Et dire que M. Gilbert m’avait annoncé ne pas vouloir tirer un câble du week end alors que je le tannais avec ça depuis notre escapade Corse en avril ... Il aura suffi d’une séance d’essais sur circuit pour lui remettre l’option « par les portes » bien ancrée dans le cerveau. Tout cela pour mon plus grand bonheur bien sûr !

La spéciale est engloutie en un peu plus de 3min47. Sur la fin, j’ai eu un petit moment de flottement ou je suis perdu dans les notes. Heureusement c’était une portion « à vue » et je me suis très vite rattrapé.

Au niveau du ressenti, de l’intérieur, c’est le top. En tant que copilote, on ressent vraiment la route et les mouvements de l’auto. C’est vraiment plaisant, et je dois avouer que je n’aurais jamais pensé prendre autant de plaisir dans mon rôle …

Une fois passée la cellule, on est conscient qu’on peut aller beaucoup, beaucoup plus vite. Mais je suis quand même fier de Seb. Il a roulé vraiment propre et s’est habitué progressivement à l’auto sans prendre de risque et sans vouloir chercher à trop en faire. Malgré tout, il a le sourire jaune et crispé. Il me dit s’être régalé, mais il est déçu de lui … T’inquiète mon Seb, c’est la première, et on est à l’arrivée !

Je tiens quand même à lui demander s’il m’entendait bien dans la radio. La réponse est limpide et spontanée : « Oui, oui, mais c’est juste que tu pouvais dire ce que tu voulais, j’étais incapable de t’écouter … Beaucoup trop stressé et concentré sur toutes ces nouveautés… »

Bon, tant pis, on fera mieux que ce modeste 70^e chrono dans la 2eme …

Direction du coup la mythique spéciale de Lardier-Fouillouse, notre spéciale préférée sur le papier, mais aussi celle dont les premiers kilomètres nous ont donné le plus de fil à retordre en recos …

Le stress s’est un peu évaporé et je sens qu’on va pouvoir se lâcher un peu plus.

Dès le départ, le feeling est en effet un peu meilleur que dans la spéciale précédente, mais surtout, je sens que cette fois ci Seb m’écoute vraiment. Nos notes sont beaucoup trop gentilles, mais l’essentiel est d’être à l’arrivée comme on dit.

Passage au col, on entame la redescente et arrivons sur une portion rapide suivie d’un léger gauche sur épingle droite serrée. La famille est postée ici et on leur fait un coucou au passage, suivi, comme il se doit, d’un joli frein à main dans l’épingle. On s’éclate et même si on goûte légèrement au petit talus de terre en sortie, on a fait plaisir aux spectateurs. Une insulte non divulguée (oh les sal****), de la part d’un individu non identifié (Francky si mes souvenirs sont bons) posté au bord de la route aurait été entendue à la suite de ce passage champêtre

Pour la fin de spéciale, je tiens à remercier Brice et Florian qui nous avaient indiqué un gros piège dans la descente que nous n’avions noté qu’à moitié en recos : une belle et longue plaque noire de goudron fondu par la chaleur et le passage des 26 concurrents devant nous dans une zone de gros freinage … Malgré cette info, et malgré le fait d’avoir anticipé notre freinage de 50m par rapport à ce que nous avions initialement prévus, il s’en est fallu de peu pour que nous roues aillent visiter le champ jouxtant la route …

On en termine avec 2 passages au frein à main dans les 2 dernières épingles pour le fun et un très modeste 65^e temps scratch. C’est un peu mieux mais la marge est encore énorme !

Retour par la case regroupement et assistance avant la dernière de la journée. Sur la liaison du retour, le timing est serré et les bouchons sont bien présents … Et oui c’est un samedi de chassé-croisé ! Le Road book nous oblige en plus à aller tourner jusqu’au rond-point de l’autoroute du péage de la Saulce … C’est alors que Seb, sentant le pointage en retard et la pénalité associée proche, décida de sortir les grands moyens et de me régaler l’espace de quelques minutes : deux roues sur le rond-point, les deux autres … ah ben aussi sur le rond-point , enchaînement avec deux roues sur le bas-côté droit (talus même à un moment), et hop on pointe tout juste à l’heure ! A ne surtout pas diffuser, divulguer, ni reproduire hein ! On vous fait confiance …

On boit un coup avec Raph ta C***** et Charlène et on a droit à un coucou des parents et amis. Ca fait chaud au cœur. Kinou en profitera pour faire une petite blague à ma maman en lui disant que j’étais en train de vomir dans un coin et que je ne me sentais pas bien du tout. Son regard soulagé en me voyant réellement était trop mignon …

Hélas, pas le temps de flâner car il faut y retourner. On sort de l’assistance et sur la liaison Seb en profite pour faire chauffer les freins et les pneus. Juste avant d’arriver au départ, il y a un petit embranchement étroit en épingle ou quelques personnes regardent passer les autos et discutent avec les équipages qui se casquent quelques mètres plus loin. Des enfants sont placés au bord de la route et je décide d’encourager Seb à faire un frein à main pour leur faire plaisir. Sentiment du devoir accompli en voyant leur immense sourire sur le visage . Nous remercions d’ailleurs tous les enfants, adolescents et personnes âgées présents sur le bord des liaisons. En effet, grâce à leurs appareils photos, leurs regards, leurs sourires et leurs bras levés, on a pu se sentir comme des stars l’espace de quelques moments Nous en avons bien profité étant donné que nos chronos ne nous ont pas permis de ressentir ces émotions à d’autres moments de la course (rires). En tout cas de l’intérieur, on a bien déliré.

Aparté terminée, on se présente au pointage de départ, et la commissaire m’annonce un petit retard dû à la sortie de route de Kiko Ganguet … Elle m’indique également que la route est salie 1 km après le départ.

Malgré cela, la montée se passe au top, Seb a la mesure de l’auto. Les cordes sont nettes et franches, les freinages sont tardifs et appuyés. Après un nouveau passage spectacle dans le village devant nos fans inconditionnels, Seb lève un peu le pied sur le plateau et la descente. Je suis vraiment fier de lui, il ne s’emballe pas et roule intelligemment. Résultat, on améliore de 7 secondes par rapport au premier passage et on réduit de moitié l’écart avec le 1^er de la classe R3 sur ce chrono. C’est top, avec un gros plaisir partagé dans l’auto. On se félicite mutuellement et on se décasque avec le sourire, à la recherche d’une fontaine afin de stopper notre déshydratation chronique de l’après-midi … 40 degrés à l’ombre, et près de 65 dans les autos c’est du sport !

On rentre au parc sur un rythme très (trop) soutenu à cause du timing toujours trop serré dont nous disposons, et on va se boire une bonne bière bien méritée avec toute l’équipe, nos familles et nos amis. Ouf, quelle journée, et quel bonheur !! On est toujours en course, on a progressé et on a pris beaucoup de plaisir dans l’auto … Bernard et Jonathan sont fiers de nous (tu m’étonnes on ne leur a pas encore cassé l’auto ) et on échange un peu nos impressions avec tout le monde sur cette journée.

On finit au McDo du coin avec Marjo avant de rejoindre l’hôtel avec déjà des souvenirs plein la tête.

On est satisfait et fier de notre découverte du monde du rallye et on a extrêmement hâte d’être à demain …

Dimanche 6 août :

5h30, après une courte nuit de repos, et une erreur de timing (la première !) au niveau du réveil de ma part (bien soulignée et appuyée par un M. Sébastien Gilbert exécrable au réveil !! c’est une blague bien sur ), nous prenons un petit-déj tranquille ou Seb décide de me sortir le grand jeu.

Une interprétation théâtrale dont lui seul a le secret auprès de nos amis (quelque peu âgés) boulistes qui logeaient au même endroit que nous et qui sont repartis de la salle avec un fou rire aussi énorme que le mien de bon matin.

Nous voilà partis pour l’assistance ou l’on attend Bernard et Jonathan afin de préparer ensemble notre 2^e et dernier jour de course. Le ciel est apocalyptique et le déluge promit ne s’abat finalement pas encore sur nous. Nos hésitations concernant notre futur choix de pneus pour la matinée persistent. On attendra surement le dernier moment pour prendre la décision.

On part donc au parc pour récupérer la Clio. On est un peu en avance et on en profite pour discuter avec le couple de concurrents qui s’élancent juste derrière nous. Quelques gouttes commencent à tomber et chacun y va de son pronostic météo.

8h38, il est l’heure de sortir la voiture du parc direction l’assistance. La pluie se fait de plus en plus intense et une grosse averse finit par s’abattre sur nous au moment où l’on gare la voiture sous notre tente d’assistance. Les pneus pluies, retaillés entre temps, sont donc chaussés sans hésitation et la voiture est assouplie … Bernard et Jonathan sont vraiment au top, leurs conseils auront été précieux tout le week-end. Vraiment une équipe de pro … On embarque du papier pour s’essuyer les dessous de pieds mouillés afin de limiter l’apparition de buée dans l’habitacle. Le pare-brise est nettoyé avec de l’antibuée. Ce sont des détails, mais on sent vraiment l’expérience de nos loueurs en toutes circonstances.

La pluie diminue sur la liaison jusqu’à s’arrêter complètement. La route est mouillée et on s’aperçoit très vite que sur les 53 voitures qui se présentent au départ avant nous ce matin, il n’y en a pas la moitié qui a chaussé les pneus pour ces conditions … Ca va être du sport, et potentiellement un gros coup à jouer pour nous …

Sur la liaison, Seb se familiarise avec ces conditions. Accélération, freinage, tenue de route, le verdict est sans appel : les pneus sont fabuleux et on se croirait sur le sec. Le niveau de grip est incroyable. On part donc ultra confiant.

Mais la joie va être de courte durée puisqu’en se présentant 500m avant la ligne de départ, on voit 30 voitures arrêtées au bord de la route, pilotes décasqués … Ok, il y a un arrêt de course c’est certain.

Je m’avance pour me renseigner et on m’indique que c’est un spectateur mal garé qui refuse de déplacer sa voiture. 40 min de retard et une route qui sèche a vu d’œil … Fais chier !

On a donc tout le loisir de discuter avec les concurrents qui s’élancent juste devant nous sur leur bonne vieille R11 turbo. La signification de leur logo « MMB » placé sur la lunette arrière restera un secret entre eux et nous .........

On est enfin au départ, et bien sur la route n’est plus mouillée qu’a 50%. On assure beaucoup et on a même l’impression d’être un peu arrêtés … Pourtant le chrono nous fait mentir, 4^e temps de classe R3. Nous sommes agréablement surpris et optimistes car on sait que l’on peut faire bien mieux encore.

La théorie émise par Bernard quelques heures auparavant est complètement d’actualité : « Seb, c’est quand tu auras l’impression de te trainer que tu feras les meilleurs chronos ! » Bingo !

Direction à présent Notre Dame du Laus pour la plus longue spéciale du rallye. On en salive d’avance parce qu’en recos on s’est régalé dans celle-là.

Le soleil est sorti et la route quasi sèche sauf en sous-bois … On assure toute la première partie et en profitons pour faire un coucou (et un peu de spectacle) à Thomas et Sarah qui nous attendaient dans la première épingle du chrono. On entame la descente sur un bon rythme … Si bon qu’on peut distinguer les morceaux de pneus (tellement tendres) qui se détachent des flancs dans les gros appuis qui jalonnent l’arrivée. Proche de la fin du chrono, on passe devant Marjo et Kinou mais on ne les voit pas … Dommage ce sera pour le prochain passage.

Le chrono est moyen mais néanmoins on réalise à nouveau le 4^e temps en R3.

On est vraiment déçus du retard qui a été pris à cause de ce spectateur mal garé … Sinon il y avait moyen de faire un gros coup car on reprend malgré tout beaucoup de temps à 2 équipages en R3 qui nous devançaient hier. L’addition aurait pu être plus salée encore pour eux !

Retour au regroupement et à l’assistance. Seb parle au micro comme un chef … Il me la régale !!

D’ailleurs pour l’anecdote, nous tenons à remercier chaleureusement Michel du film « Les Collègues » qui nous a régalé tout le weekend end sur Youtube … Le best-of des scènes du film nous aura suivi de partout, le matin au réveil, en liaison, … C’était notre façon à nous de faire baisser un peu le rythme cardiaque.

Après un bref regroupement ou l’on a pu échanger un peu avec Marjo et Kinou qui étaient venus nous rejoindre, on repart à l’assistance avant d’entamer l’ultime boucle de 2 spéciales, les mêmes que ce matin.

Le soleil est de sortie et les routes ont séchés, la question du choix de pneus ne se pose même pas … Les Michelin sont remontés sur l’auto et on est prêt a se faire plaisir sur ces 2 dernières spéciales sèches.

Seb me gratifie d’un super début de Vitrolles-Lardier. Je sens qu’il a passé un cap avec l’auto. Le pedal-box ne lui pose plus aucun problème, et il tape franco dans les freins. Il a confiance dans le train avant et place désormais l’arrière comme il veut au freinage. La séquentielle lui devient familière et du coup je sens qu’on roule sur un bon rythme.

Mais voilà, à trop prendre confiance, on se fait vite rappeler à l’ordre, à la suite d’une allonge, arrive un léger droite qui plonge dans une compression ultra rapide (la Fabia s’en rappelle encore de dimanche ). On a noté un gros « attention piège », et ce matin on avait beaucoup trop assuré. Seb décide de ne pas lâcher plus que ça mais il manque d’une cinquantaine de centimètres la trajectoire. L’auto prend une petite bosse sur la roue arrière gauche et tout de suite je la sens « gansailler » du train arrière. On est quand même pas loin des 140-150 km/h à cet endroit-là et je peux vous assurer que ça fait bizarre … (surtout dans le baquet de droite)

Sur ce coup-là, Seb réagit comme un chef, il ne lâche pas et rattrape l’auto facilement. Un petit rire nerveux pour sa part, un soupir de soulagement pour la mienne plus tard, et on continue notre spéciale un peu plus en dedans. Je ne suis pas très lucide après ça et demande à Seb de baisser le pied un peu plus tard.

On en termine tranquillement et on ramasse un peu au niveau du chrono.

Direction la dernière du rallye, et sur la liaison notre débriefing tourne autour de cette petite chaleur. Seb l’a vécu de manière bien moins marquée que moi. Il avait le contrôle quand même (et je dois avouer qu’avec le recul on sentait qu’il maitrisait à ce moment-là).

En attendant le départ de Notre Dame du Laus, on se casque tout en discutant avec le couple qui partait juste derrière nous (extrêmement sympathiques). On leur raconte notre mésaventure et Seb me rassure énormément en s’exclamant : « Ben si j’avais lâché, on se satellisait ! (grand sourire au visage) » Merci mon p’tit, je me sens beaucoup mieux la …

Bref, ces émotions passées (enfin pas totalement), on attaque notre spéciale favorite du jour. Les 3 premiers kilomètres sont catastrophiques … On est arrêtés et c’est de ma faute. Je suis complètement en retard sur les notes, je m’y perds, je ne suis pas dedans. Seb me remonte les bretelles et je me ressaisis pour les 4 derniers kilomètres.

Un petit clin d’œil à Thomas, qui nous aura fait une belle frayeur en déboulant d’un champ pour nous encourager au bord de la route. Seb a mis un coup de volant, et moi j’ai dû lâcher un petit « ohhh » d’étonnement en le voyant arriver de nulle part. Ça va, t’inquiète, on t’en veut pas (plus ...) !

C’est beaucoup mieux et on se fait bien plaisir dans la descente de Jarjayes. On attaque un peu et à l’arrivée on est plutôt satisfaits… Le chrono nous fait redescendre sur terre car on ramasse encore pas mal. Normal, Seb a roulé à l’aveugle tout le début du chrono.

Enfin, l’essentiel est là, on est à l’arrivée du premier rallye de notre vie !!

On en termine en 44^e position finale et 5^e en R3 (Fais chier, on loupe le chèque de 100€ pour une place … )

On rentre poser la voiture au parc et pointer une dernière fois. On gare la voiture sur le stade et on rejoint tout le monde à la buvette. Jonathan et Bernard sont là, Marjo, Kinou, Francky aussi, et enfin Sarah et Thomas nous rejoignent pour un long débriefing autour d’une bonne bière. J’en profite pour aller dire bonjour à mon pote Jéjé qui copilotait aussi sur ce rallye (205 rallye n°104).

On ramène l’auto au camion pour la remonter sur la remorque … On en verserait presque une larme tellement c’était magique ! Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, tout comme ce résumé interminable que je vous ai concocté …

On tenait à remercier toutes les personnes qui nous ont permis de réaliser ce rêve.

Cette aventure est née un soir d’hiver, lorsque j’ai reçu un coup de téléphone de Seb me demandant d’être son copilote pour ce rallye. J’ai accepté sans aucune hésitation, et c’était un réel bonheur de partager cette aventure avec lui.

Merci à Steph Pizza, pour son aide, ses photos, et sa passion. Merci à tous nos partenaires (Cabinet comptable Bernard Desnault, Renault Embrun Automobile, Menuiserie Faure et fils, le restaurant la Table de Sébastien, Crots Branches, Allianz Priolet, MMA Sarton, la Ville d’Embrun, Optique Romand, Le Piège à Pra Loup, le Tabac de la Paix, A2R carrosserie et un dernier partenaire colossal que je ne peux citer …

Un immense merci à nos familles qui nous ont soutenu sans cesse et supporté dans l’aventure, nos amis et tous ceux qu’on oublie et sans qui rien n’aurait été possible !

Pour la suite, vous aurez des infos très prochainement, mais je crois bien que le baquet de gauche m’a fait un bel appel du pied pendant ces instants géniaux …

Bises à tous,

Mat, "

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