Le rallye Charlemagne est en avance sur ses temps de passage. Habitué du mois de novembre ces cinq dernières années, il a passé la surmultipliée en 2017 : sa 27e édition déboulera en Sambre-Avesnois dans trois semaines, les 30 septembre et 1er octobre
Bien qu’il change de date sur le calendrier, le Charlemagne demeure un rallye d’automne, mais un rallye d’automne qui passe à l’heure d’été. Mi-novembre, la nuit tombe à 17 heures. Le 1er octobre prochain, le soleil ne se couchera qu’à 19 h 26 : deux heures et demie de luminosité en rab’, ce n’est pas négligeable pour le spectacle.
Pour les pilotes, qui par définition savent rouler dans n’importe quelles conditions, c’est plus secondaire : « Sébastien Loeb n’aurait pas été neuf fois champion du monde s’il avait choisi ses rallyes », fait remarquer Yoann Descamps, président de l’Association sportive automobile d’Hautmont (ASA 59), en charge de l’organisation du Charlemagne. Visiblement, tous les pilotes ne sont pas Sébastien Loeb : « Des concurrents m’ont dit qu’ils ne venaient pas dans l’Avesnois en novembre, car il y a des feuilles mortes et que ça glisse. » Début octobre, il n’est pas impossible que ces coquins d’arbres de l’Avesnois aient entamé leur mise à nu, mais les feuilles mortes risquent d’être moins abondantes sur les routes. Et la météo plus clémente : « En novembre, on peut toujours avoir de la neige qui pourrait conduire à l’annulation de l’épreuve », souligne Yoann Descamps.
Changer la date d’un rallye sur le calendrier n’a rien d’une sinécure. Pour le Charlemagne, il fallait déjà exclure les six premiers mois de l’année 2017, deux éditions ne pouvant pas se tenir dans un délai si rapproché. « Et puis on doit respecter le calendrier de la fédération automobile, explique Yoann Descamps. Il y a une hiérarchie : championnat de France, de 1re division… Et nous, on arrive derrière. » Autres contraintes : s’accommoder du calendrier de la ville hôte, Hautmont, et éviter une date qui concurrencerait un autre rallye des Hauts-de-France. Cette année, le Charlemagne aura lieu au même moment que le rallye Cœur de France. dans le Loir-et-Cher. Pas la porte à côté, donc tout va bien. Sauf que « des commissaires de course vont à ce rallye depuis des années. Fatalement, on va en manquer. Il faudra les faire venir de plus loin », note l’organisateur. Et ce qui est plus loin est plus cher. Mais la luminosité en plus et les feuilles mortes en moins, ça vaut bien quelques petites concessions.
Amourette en pôle
Pour l’heure, 66 engagements ont été comptabilisés, dont celui de Marc Amourette, champion en titre. Le quadruple vainqueur de l’épreuve Laurent Bayard ne participera pas, pour raisons professionnelles.
Rallye Charlemagne : les 30 septembre et 1er octobre à Hautmont, ville-hôte, et sur les routes de la Sambre-Avesnois.
L’ASA 59, facilitateur d’essais
Ce jeudi, le village de Saint-Waast-la-Vallée accueillait deux équipages venus de l’île de La Réunion (Moullan-Balbolia sur 307 WRC et Veletchy-Naguyn sur Mini Country) pour des essais en vue du rallye de Béthune qui aura lieu ce week-end, puis en prévision du Charlemagne. Les routes de Saint-Waast-la-Vallée, La Flamengrie et Bettrechies ont déjà été arpentées par la Porsche de François Delecour en 2015. L’ASA 59 dispose d’autres bases d’essai dans son « catalogue » : à Boussières-sur-Sambre, François Duval avait roulé dans une Hyundai. Il est aussi possible de privatiser des routes à Colleret, Dompierre, Limont-Fontaine… Tout dépend du revêtement et de ce que recherche le pilote, précise Yoann Descamps, qui ne demande aucune contrepartie financière (frais de bouche exceptés). Ce facilitateur d’essais y voit surtout l’opportunité pour l’ASA 59 « d’acquérir une renommée ».
Slalom annulé
Le 9 juillet dernier, l’ASA 59 devait également organiser une épreuve de slalom dans les rues d’Hautmont. « Mais la sous-préfecture a annulé quinze jours avant », déplore Yoann Descamps. L’une des raisons invoquées tiendrait en la multiplicité des événements festifs à cette période de l’année (Hautmont Belle-Île, Folies, Kermesse de la Bière, Nuits Secrètes) qui ont suffisamment sollicité les services de police. Pas de quoi décourager Yoann Descamps. Il envisage de monter un nouveau dossier pour l’an prochain.