Le voici enfin, ce résumé de notre périple au rallye catalunya 2019, 13eme ( et dernière finalement) manche WRC 2019
Nous retournons sur ce rallye mixte pour prendre notre revanche suite à notre participation écourtée en 2017.
Nous arrivons samedi pour profiter de cette belle région près de Salou. La maison que nous avons loué à vue sur mer, le séjour commence bien.
Lundi , l’opel mokka que JC avait loué tourne sur 3 cylindres, retour à la société de location ( à 1h de route..) pour nous le changer. Au final, nous aurons un kadjar pour les recos.
Nos mécanos arrivent dans la soirée. Le temps de prendre les papiers et direction les verifs administratives, en même temps qu’Adrien Fourmaux et Kalle Rovanpera.
Mardi matin, départ avant le lever du soleil (enfin le lever du jour, car le soleil ne transpercera pas les nuages ce jour là..), 80km de liaison pour commencer les recos de la partie terre. Le temps est à l’averse et ne fera que s’empirer au fil de la journée.
Nous choississons de boucler la 1 et la 2, surtout que, suite à notre venue 2 ans avant, nous avons une partie des notes ( toute la fin de la 2, et 3km dans la 3) . c’est parti pour changer de cahier pendant les recos.
Tout se déroule pour le mieux, les es sont belles. Le temps de s’arreter dans la même boulangerie que Benjamin Veillas, et nous partons direction la fatarella, quasi 39km. Pour l’avoir regardé en vidéo, nous savons que ça sera un gros morceaux.
Au fur et à mesure de l ‘avancée dans l’es, les conditions se dégradent et, aux alentours du 30eme kilomètre, un tiguan 2 roues motrices se « pose » dans une montée pleine de boue. Impossible de passer. Il arrive à reculer tant bien que mal et nous laisse passer. Nous tentons notre chance et , joie des nouveaux véhicules, dès que le véhicule se met à patiner, l’antipatinage (non déconnectable) se mets en route et nous bride, ce qui nous coupe notre élan, et nous nous retrouvons à notre tour posé.
Nous essayons à plusieurs reprises de nous dégager de ce mauvais pas, mais rien n’y fait. Au bout d’une dizaine de minutes, nous voyons une jeep descendre en sens inverse.
L’autochtone, sorti d’on ne sait où, nous propose de nous tracter. Il arrive tant bien que mal à nous faire passer la difficulté et nous demande si il y a d’autres véhicules à aider. Nous lui indiquons qu’il y a une dizaine de voitures en attente dans la montée. Il repart avec son crochet pendant que nous reprenons comme nous pouvons notre prise de notes, avec une partie que nous n’avons pas noté lors de l’arrivée des grosses difficultés.
Arrive alors le 36eme kilometre où nous découvrons dans une descente un arbre au milieu du chemin. Impossible d’avancer. Bien évidemment, lors de nos difficultés, dois je préciser que nous n’avions pas de réseau, donc impossible de joindre la direction de course !
Arrive alors Guillaume de Mévius avec qui nous décidâmes de tenter de déplacer cet arbre sur le bord de la route. Après quelques tentatives, c’est finalement grâce à sa subaru que nous parvenons à tirer l’arbre pres du bord, pour ensuite réussir tant bien que mal à le mettre sur le côté, tout cela sous le déluge et devant les regards des équipages espagnols qui préfèrent rester au chaud dans la voiture en attendant que le passage se dégage…
Les conditions étant de plus en plus dantesque, nous choississons de sacrifier le 2eme passage dans la fatarella et la regarderons en vidéo.
Nous terminons la journée par la 1ere es du dimanche Riudecanyes dans laquelle, comme en 2017, le 1er passage en reco me rend malade.
La journée fut éprouvante mais la soirée le fut tout autant avec, pêle mêle, l’avion de ma compagne annulé (après des coupures d’électricité dans l’aéroport), le garage où dort notre fiesta qui a pris 40cm d eau , ce qui a au comme conséquence, en plus de sortir en urgence la voiture pour l’amener plus en hauteur, de faire sauter l electricité de la maison….
Mercredi matin, nous attaquons les es sur asphaltes, avec seulement 2es à découvrir, ayant les notes de 2017 pour les autres. Nous commençons par la « power stage », dans laquelle des rochers sont tombés sur la route dans la nuit suite aux intempéries, nous obligeant parfois à slalomer !
Arrive le moment des vérifs où, comme beaucoup, et souvent en mondial, nous sommes recalés, pour 2 bouts de 5 cm de mousse d’arceau qui manquent mais surtout notre extincteur automatique qui a été révisé 3 mois auparavant mais le commissaire à un doute sur le contrôleur car il n’est pas estampillé FIA. Nous allons voir GT2I pour acheter un nouveau extincteur , mais n’étant pas les seuls dans ce cas, ils n’en n’ont plus en stock sur place. Nous avons jusqu’a 11h le lendemain pour nous mettre en conformité, et un extincteur est dispo dans leur magasin à ….2h de route aller de Salou !
Pas le choix, nous reservons l’extincteur, notre interlocuteur GT2I appelle le responsable du magasin pour qu’exceptionnellement il soit à 8h à son magasin au lieu de 10h pour que nous ayons le temps d’installer l’extincteur avant 11h.
Jean Christophe part donc à 6h du matin pour chercher le précieux sésame. Le temps de l’aller retour et le super boulot de Guigui et Remy, et la voiture passe les vérifs avec succès à ...10h55 ! Qui parle de pression ?
A peine le temps de manger un morceau que nous nous préparons pour le shakedown. 3 passages dans celui ci pour vérifier que tout fonctionne, et retour à l’assistance.
Vers 19h, nous descendons vers le parc de départ où nous nous retrouvons avec le gratin du mondial. Quelle fierté de pouvoir cotoyer ses champions.
J’y retrouve avec plaisir Vincent Landais, qui était à ma droite lors de mon 1er WRC en tant que pilote, désormais copilote de Pierre Louis Loubet équipage, champion WRC2 2019.
Nous rencontrons aussi Yohan, alias scratch 21 et François Wizz. C’est top de mettre un visage à des gens du forum, ainsi que quelques supporters, dont Eleonore et Capucine Ouvry.
Nous passons le podium et revenons au parc d’assistance en faisant un passage par la pompe à essence pour mettre le plein et tester notre système de ravitaillement.
A ce propos, je trouve que le système peut être amélioré ( c’est un euphémisme). On nous parle de sécurité mais pour nous, amateur qui avons choisi de ne pas payer le litre d’essence à 5, 60 euros HT, nous devons nous trimballer nos tuyaux remplis de vapeur d’essence dans la voiture !
Vendredi, direction la 1ere es ( 85km de liaison pour y arriver).
7km pour commencer, sur une belle es moins défoncée par les 4roues motrices qu’on l’aurait imaginé.
La 2eme es est déjà un peu plus abimée par endroit mais globalement roulante.
Sur la route menant à la 3eme es, nous tombons dans le flot des spectateurs ; un motard de la police vient à notre rencontre et nous demande de le suivre. Nous voici en sens inverse sur la nationale, à 110km/h, avec notre escorte qui fait se ranger les véhicules arrivant tranquillement sur leur voie. Nous remontons ainsi une file ininterrompu de véhicules jusqu’a la station essence où nous avons choisi de ravitailler.
La aussi des bouchons, mais la gérante reserve 2 pompes pour les voitures de courses. Ouf, car le timing est serré !
Vient ensuite la tant attendu mais également la tant redouté « la fatarella ». quasiment 39km, dans laquelle nous avons fait qu’une seul passage de reco, et 1km de notes que j’ai prise en regardant mercredi la caméra embarqué de 2018 d’al Qassimi (1m30 plus lent que les meilleurs, plus simple pour visualiser:) ) pendant que JC partait chercher l extincteur. Il va donc découvrir les notes de ce kilomètre dans l’ES !
environ 34 min après, nous sommes à l’arrivée de cette es qui est, pour JC et pour moi, l’es la plus difficile que nous avons eu à affronter. L’effort est a gérer sur une es comme ça, difficile de rester concentré autant de temps (je me suis d’ailleurs perdu en corrigeant une note dans la fameuse partie « al qassimi »).
passage à l’assistance, puis retour à gandesa ( 170km de liaison aller retour..) pour le 2eme tour. On a pris la rampe de phare , car d’après mes calculs, nous allions parcours la fatarella de nuit.
Les es 4 et 5 se déroulent sans encombre,et nous arrivons dans la pénombre au départ de la dernière….où nous apprenons qu’elle est annulée pour 7 derniers concurrents suite à l’incendie de la DS3 R3 d’un finlandais.
Nos sentiments sont mitigés, entre soulagement de ne pas parcourir cette es terre de nuit, et la frustration de , justement, ne pas rouler sur terre la nuit, surtout sur une es aussi longue et exigeante.
Direction Salou, où nous avons 2h20 (!) de routier pour rentrer. Les policiers sont la pour faire la circulation mais nous devons suivre nos amis concurrents et doubler des files interminables de spectateurs pour ne pas être à la bourre.
Fin d’une journée exigeante pour nous….mais pas pour les mécanos, qui ont 75 minutes pour passer notre fiesta de la configuration terre à l’asphalte. Guillaume et Rémy maitrise leur sujet, pendant que nous prenons notre premier repas digne de ce nom à 22h30.
Bilan de cette journée 50 eme au général, mais surtout, nous sommes toujours la, et nous attaquerons le lendemain un « nouveau » rallye, entierement sur asphalte cette fois.
Samedi. Moins de 2km après le départ de la 1ere es, nous voyons Kris Meeke sur le bord de la route et découvrons sa toyota bléssée dans le gauche qui suit. Les 3premières es se passent sans encombres mais le timing est court pour rentrer et , entre le temps de faire le plein et avec le monde en route, nous devons « rouler » pour espérer être à l’heure au CH d’entrée d’assistance. Malgré un routier « sur un bon rythme », nous pointons avec 1 min de retard, soit 10 s de pénalité.
Nous partons pour le 2eme tour et apres quelques kilometres dans la 1ere spéciale du 2eme tour, nous entendons des grands a-coup à chaque passage de rapport. Nous finissons l’es en ménageant la mécanique.
Nous sortons de l’es, JC ouvre le capot et appel l’assistance. Il vérifie tout ce qui pourrait poser problème et qui est visible( support moteur, etc..) mais le problème n’est pas la. Nous choisissons de continuer en prenant le temps de bien décomposer les passages de rapports, en espérant que le soucis ne soit pas trop grave.
Enfin, nous arrivons à l’es de Salou, noire de monde. Nous voyons nos adversaires faire des « burns » ou autre demi tour au frein à main dans le parc de regroupement précedent la spéciale, pour chauffer les pneus, avec les spectateurs à proximité. Impossible d’imaginer cela en France sans risquer la mise hors course !
Notre équipe nous informe que plusieurs concurrents ont tapé dans cette spéciale spectacle ultra glissante. Cumulé à notre problème mécanique, nous allons faire doublement attention….mais, après 200m, en voyant le monde au bord de l’es, et étant très proche de l’assistance, JC décide d’augmenter le rythme dans cette es qui, au final, s’est révélée plus sympa à faire qu’on ne le pensait. Certainement l’une des meilleures super spéciales que nous avons faite (entre celle ci et lousada au portugal sur la piste de rallycross, mon coeur balance). On y fait le 34eme temps, notre meilleure perf du we.
Retour à l’assistance où le problème est detecté. Il s’agissait de la vis de la chappe anti couple qui était parti ( ne me demandez pas plus de details, j’y connais rien:) ).
Dimanche, en route pour les 4 dernieres es sous un magnifique soleil. Les 2 es du jour sont magnifiques mais très exigeantes.
On part 40 eme au général, avec moins de 40s d’avance sur un italien avec une fiesta r2T . Notre objectif du jour sera de rester devant cette toute nouvelle R2.
Les 2es se déroulent bien, malgré un faux rythme de ma part dans la toute 1ere du matin ( bizarre de s’entendre dire par son pilote « mets tu rythme, t’es en train de t’endormir »).
direction le 1er passage de la power stage, avec pas mal de monde déjà en place. On se fait plaisir dans cette belle es.
On fait le point à la fin de cette 1ere boucle, notre adversaire est revenu à 28s, et il reste 36km chrono.
On décide de tout donner avec nos 163cv pour resister au 200 de l’italien.
On repart de l’assistance avec « 2 balles neuves » (les autres étant de tte façon mort, la ferraille commençant à apparaître à certains endroits).
La 1ere spéciale de la boucle est la plus compliqué pour nous, avec pas mal de relance. On y perd 16s. Plus que 12s et 20 km à faire !
Direction le parc de regroupement avant la power stage. On arrive au moment où les 1ere WRC partent. On nous gare à côté de Sébastien Loeb. Le temps de faire une photo des 2 voitures et le voilà parti vers l es 17.
On croise Neuville, Sordo et Tanak avant de rentrer dans le gymnase aménagé pour l’occasion, avec, pour nous recevoir, des bonbons et des boissons, idéal pour se ressourcer en regardant la power stage sur WRC+ sur nos téléphones, comme l’ensemble des équipages présents.
On a juste le temps de voir l’arrivée de l’incroyable ES de Tanak que nous devons pointer pour rejoindre, à notre tour, la power stage.
Notre objectif est moins glorieux que les 1er, mais nous donnons nos dernières forces pour conserver les 12s d’avance sur notre adversaire.
Avant de voir notre temps, je félicite JC pour son attaque. On aura tout donner dans cette dernière es, c’est clair
Arrivée au point stop ; On améliore notre temps de 16s. On attends le temps de notre adversaire, parti 1 minute après...on lui mets 6 s, ce qui nous permet de conserver notre place de 2eme fiesta R2 !
Retour à Salou où la pression retombe et la concentration aussi, ce qui me fait faire une erreur sur le routier suite à un additif du au monde rentrant sur Salou. Rien de méchant, mais la fatigue est là.
On a le temps de discuter avec Danos pendant que son pilote est interviewé avant qu’il ne pointe. Passage rapide à l’assistance pour remercier nos mécanos et direction le podium à Salou. Je peux assister « en live » à la cérémonie du podium , à côté des photographes . Quel souvenir !
Vient, après une trentaine de minutes, à notre tour de passer sur le podium ; Ca y est, on l’a fait !
Que ce fut long et intense, mais que de souvenirs de pouvoir partager des instants avec le gratin du mondial avec notre petite r2, qui, pour l’occasion, faisait sa dernière course avec nous (elle est en vente, avis aux amateurs)
Encore un grand merci à mon pilote JC, pour sa confiance depuis plus de 15 ans maintenant, et pour m’accompagner avec lui dans des aventures aussi fortes en émotions, nos mécanos Guigui et Remy, qui ont fait un super boulot avant et pendant le rallye ( auquel je n’oublie pas Schmiky pour la préparation de la voiture) , nos supporters (Phil, Nat, Magalie, Matéo, Juju, Ma chérie Johanna et Andréa) pour nous avoir suivi sur ce rallye, ainsi que ceux qui nous ont envoyés photos et vidéos.
Rdv en 2020 pour….rien n’est décidé pour les rallyes, mais ça sera sur une nouvelle monture:) .
Ce que je retiendrais de ce rallye :
les +
- les gps fournis par l’organisation pour mettre das les voitures ( recos puis course). De vrais ordinateur de bord, avec des informations tel le tripmaster !
-l’organisation sans faille, rien n’est laissé au hasard
l’ambiance du WRC, surtout quand nous étions dans les mêmes lieux que les WRC, qui attirent énormément de foule
les - :
- le ravitaillement en essence quand on ne choisit pas l’essence hors de prix. Nous devons nous débrouiller par nos propres moyens et embarquer dans la voiture le nécéssaire, ce qui est extrêmement limite en terme de sécurité !
- les autorisations à demander au promoteur pour mettre une caméra embarquée, dans laquelle ont s’engage à ne pas les publier hors cercle familial sous peine de poursuite!
A bientôt pour de nouvelles aventures, et désolé pour ce résumé finalement long ! (je n'ai pas réussi à mettre quelques photo dans le résumé, je vais tenter de le mettre à la suite)